L’association Alphonse Jourdain avait depuis son dernier dîner débat consacré à l’eau, l’envie partagée de parler d’ économie, et notamment de celle qui ,aujourd’hui , détermine et imprime le développement de Montauban pour demain.
Alors, délaissant un moment les terrains de foot de la TV où le sport et la violence se partagent la vedette , Alphonse Jourdain est entré sur ce terrain en invitant le joueur le plus qualifié pour en parler : Thierry Deville adjoint au maire de Montauban pour l’économie et l’enseignement supérieur, premier vice président du Grand Montauban , président de l’ADE ( agence de développement économique de Tarn-et-Garonne) , conseiller régional, mais aussi avocat et chef d’entreprise.
Autant dire, un joueur pouvant tenir plusieurs postes clés à la fois dans la même équipe, à l’attaque comme en défense, à l’aile droite ou au centre gauche….
Didier Lérisson, président d’Alphonse Jourdain, arbitre de la partie, a alors fixé les règles du jeu en préconisant de jouer serré , mais collectif , sur trois terrains de prédilection: le positionnement de Montauban par rapport à la grande Région, l’arboriculture , ses industries annexes , la politique globale de l’emploi, et enfin la démographie de Montauban qui devrait , selon l’INSEE , passer de 70 000 habitants à 120,130 voir 140 000 habitants en 2030. Ceci afin de cerner l’évolution raisonnablement envisageable de Montauban dans les années à venir.
Pour l’élu rentré sur le terrain accompagné d’un seul coach technique, le match s’annonçait périlleux et , sur le papier , un peu déséquilibré par le nombre des participants , membres d’Alphonse Jourdain, fort nombreux et aiguisés pour l’occasion. Thierry Deville s’est naturellement fait l’avocat de la défense de Montauban en plaidant, avec l’aisance qu’on lui connait, la cause du dialogue Métropolitain. Il embrayait « à fond la caisse » sur le boulevard urbain Ouest qui doit contourner Montauban par le Nord , projet majeur s’il en est , dont il reste 50 millions à trouver pour boucler le financement . Et de marteler comme une évidence : « Il nous faut des voiries pour accueillir les entreprises. Et la gare de Bressols, pour que les trains de la LGV s’arrêtent , devra bénéficier d’un financement de longue durée. D’abord Martin Malvy, puis Pierre Cohen , et aujourd’hui Jean-Luc Moudenc et Alain Juppé ont pris le train pour mettre sur rails Paris à quelques heures de Toulouse et à 3h10 de Montauban . Les chefs d’entreprises cherchent des villes qui offrent des atouts économiques , culturels , des écoles, collèges et lycées bien tenus pour leurs cadres . C’est pourquoi, je ne suis pas inquiet par la proximité de Toulouse , mais au contraire rassuré ».Sur ce dossier , la deuxième mi-temps fut consacrée au commerce de proximité du centre ville, évidemment , et aux emplois pérennes. Si IKEA ne veut pas venir et laisse Montauban sur la touche , si Alinéa ne répond pas pour intégrer l’équipe , par contre ,Leroy-Merlin s’échauffe déjà et va créer 70 emplois nouveaux sur un effectif total redéployé de 120 personnes . Reste pour les emplois saisonniers (15 000 environ soit l’équivalent du nombre de chômeurs à Montauban )comme pour les emplois durables , un problème récurrent : celui de la formation. A l’heure du débat, les commerçants du centre ville ont témoigné, dit et répété ce que la municipalité sait déjà depuis longtemps …. et le dossier joue toujours les prolongations avec les dégâts collatéraux que les montalbanais connaissent ; stationnement, circulation, valse des PV , prix exorbitants des places de parking , heure d’ouverture des commerces, etc…. Le sempiternel imbroglio n’en finit pas de chercher une solution, à Montauban comme ailleurs d’ailleurs. A l’heure ou le retour des personnes âgées en centre ville s’intensifie, la mairie, selon Thierry Deville, a déclaré la guerre à la mafia toulousaine et à ses trafics de drogue dans la cité d’Ingres. Avant de siffler la fin du match , les parkings , le projet de marché couvert , le devenir de la friche Poult , l’aménagement du complexe sportif de la Fobio , le fabuleux destin de Bas-Pays , celui tout aussi long et compliqué de l’immeuble Pelofy , ont donné lieux à de beaux tirs en pleine lucarne , à quelques tacles sérieux , à deux ou trois hors jeux qui n’ont pas été sifflé . Mais au final pas un seul carton rouge, et une soirée sportive , virile mais correcte, comme les aime Alphonse Jourdain.
Guy Revellat.
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